*Julien* Bonjour, je m'appelle Julien Pixi et j'écris ces lignes qui racontent une histoire, ma vie.
Quand je fus sorti de l'adolescence et que je fus diplômé, je décida de profiter à fond de la vie. Après la mort de mes parents ,il y a bien 10 ans de cela, je fus "trimbalé" de familles en familles en espérant qu'une personne serait capable de supporter mon caractère qui s'était empiré depuis que j'étais orphelin sans frères et soeurs. Alors, dès que j'eu 18 ans, j'esseya de rattraper le temps perdu en m'éclatant et en ne pensant qu'à moi. Seulement ,la richesse de mes parents n'était pas aussi grande que je ne le pensais. De ce fait, en quelques mois seulement je me retrouva à sec avec presque plus un rond en poche. Juste de quoi m'acheter mes clopes. Seulement, j'avais des dettes. Mais aucun n'employeur ne voulu de moi, certainement à cause de ma non chalance où des mes fringues qui puaient le vieux. Alors, pour occuper mes longues journées, je m'installa à la terrasse d'un bar.
Le gérant, qui connaissait bien mes parents, fut pris de pitié pour moi et m'offrit toutes mes consommations, qui défilaient devant moi aussi rapidemment que les voitures sur le grand boulevard.
Après quelques mois, je remarqua qu'une jeune femme passait chaque matin dans un sens, et chaque soir dans l'autre sens sur le trottoir d'en face.
Elle était d'une beauté à couper le souffle. Ses cheveux bruns retombaient en une cascade de petites mèches rebelles sur ses épaules frêles. Mais son grand chapeau noir la faisait parraitre plus grosse qu'elle ne l'était et cachait une partie de son visage, tout comme ses lunettes aux verres teintés qui empechaient quiconque de connaitre la couleur de ses yeux. Sa démarche assurée nous faisait comprendre clairement qu'elle savait où elle allait. Mais je décellais tout de même, une pointe d'angoisse. Peut-être était-ce simplement mon esprit embrumé par l'alcool qui me faisait penser ça.
Toute la journée, je pensais à elle et me posais beaucoup de questions. Quel était son prénom, où habitait-elle, que faisait-elle de ses journées, mais surtout, avait-elle un homme qu'elle aimait qui l'attendait chaques soirs chez elle dans une maison où la cheminée fumerait en hiver et où quelques mois plus tard, des cris de bébés retentisseraient depuis l'allée principale d'un quartier paisible ? Mais, quelque chose m'intriguait chez cette femme. Pourquoi ne portait-elle jamais les même vêtements entre son passage du matin et celui du soir ?
Puis un soir, bien sombre pour un mois de juin, je l'a vis arriver d'une ruelle étroite et peu fameuse. Ses cheveux se battaient entre eux et de son regard se dégagait une unique expression, la peur. Elle s'arreta au passage piéton et essuya certainement les larmes qui roulaient sur ses joues rouges. Son rouge à lèvre bavait de tous les côtés, donnant l'impression qu'elle avait bu du sang, son mascara coulait et les boutons de son chemisier étaient déboutonnés. Elle me vit l'observer, passa ses mains autour de ses yeux, de sa bouche et se rhabilla. Elle jeta un dernier regard vers la ruelle d'où elle venait et traversa en courant la route déserte après avoir vu que le bar était encore ouvert à une heure aussi tardive pour un jeudi. Il devait bien être 21h30.
Elle passa le portillon qui donnait sur la terrasse. Dans la lumière des spots, je vis son visage. Elle avait certainement du perdre ses lunettes et son chapeau dans sa course. Le fait de la voir enfin proche de moi me déboussola. J'avais envie de l'embrasser fougueusement et sans relache. De caresser ses lèvres gercées à certaines endroits du bout de mes doigts. Elle s'approcha de moi, enfin, de l'entrée du bar et se retrouva plantée en face moi. Involontairement, je lui bloquais le passage.
Malheureusement, ce soir là, l'alcool monta en moi plus rapidemment que je ne l'aurai voulu. Je n'arrivais pas à contrôler ma main que je voyais se lever et se poser contre sa joue, pour l'attirer vers moi. Je voyais cette scène se passer comme si j'étais un spectateur, comme si ce n'était pas ma main. Je remarqua alors les traces violacées sur sa joue gauche. Elle s'était surement fait agresser par quelqu'un. Mais ce qui attira le plus mon attention, ce fut ses yeux bleus. On aurait pu y voir des vagues défferlants que ça n'aurait surpris personne. Ce bleu enivrant me fit comme un électrochoc à l'intérieur de moi.
Mais cet instant ne dura pas. Elle s'éloigna rapidemment de moi. Elle devait me prendre pour un pervers alcoolisé qui ne pensait qu'a la mettre dans un lit pour la nuit.
Elle m'insulta de tous les noms et s'enfuya par le portillon. Pour la deuxième fois de la soirée, je vis dans son regard de la crainte. Mais cette fois-ci, elle était aussi dégoutée et effrayée.
Quand je la vis partir, mes espoirs éclatèrent en mille morceaux.
Quelques minutes plus tard, mon téléphone sonna. Je décrocha et un "ami" m'ordonna de venir sur-le-champ à l'entrepot. Je parti, titubant, en direction de cet endroit qui m'effrayait plus que je ne voulais l'admettre. Là-bas, ces truands sont sans aucun scrupules. Le nombre de vols, de braquages et de détournements de mineurs dont je suis le complice indirect m'écoeurent. Mais je ne peux rien dire aux flics. C'est pour ça qu'ils me gardent avec eux, le silence. Sans ça, je ne sais pas si je serai encore en vie.
Après de nombreuses peines pour aligner mes pieds, j'arriva enfin devant la bâtisse. La main tremblante, j'ouvre la porte grinçante qui donne sur une salle trop sombre à mon goût.
En ressortant de là, l'alcool s'était volatilisé. J'avais passé une nuit des plus atroces qui puisse exister. Je m'enfuya en courant, l'esprit perdu dans de noires pensées. Je me surpis à sentir des larmes sur mes joues en feu. Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas couru, ça m'avait manqué. Je me souviens qu'au lycée, j'étais toujours le premier dans mon équipe à la course de vitesse, et d'endurance même quelques fois. Je ne controlais pas mes pieds mais savait pourtant très bien où je voulais aller. De toute façon, j'avais tout perdu. Rico, mon "ami", m'a torturé toute la nuit pour avoir des infos sur Elisa, la jeune femme que j'ai effrayé hier. Grace à lui, je connais enfin comment elle s'appelle. Mais,j'ai effrayé cette Elisa. Je ne la connaissais pas, pourtant, mais je pense que quand on passe ses journées à se bourrer pour oublier, un rien peu vous rendre heureux. Et ce "rien" est parti en courant à cause de moi. Je voyais en elle une lueur d'espoir qui aurait pu me remettre dans le droit chemin.
Comme je le voulais, je me suis retrouvé en haut de la coline de Apaloosa Plains, la plus haute de la ville. Elle surplombait le centre ville encore inanimé. Le soleil se levait, doucement, en éclairant les petits commerces de teintes rougeâtres et dorées. La vue était plus belle que je ne l'imaginais. Je m'approcha de vide et m'appretait à me jeter, avant que les habitants se réveillent et assiste à ça.
En quelques secondes, des centaines de pensées se bousculèrent dans ma tête. Comme ils disent dans les films "j'ai vu ma vie défiller devant mes yeux". Je ne pensais pas que cette expression voulait vraiment dire quelque chose, mais maintenant j'en ai la certitude. Je me revois le jour de mes 10 ans quand mon père m'avait offert mon premier vélo. Ou alors, quand ma mère me racontait une histoire les soirs de pluie..
Au moment où je m'appretais à me laisser tomber dans le vide avec, en tête, mon dernier anniversaire en compagnie de mes parents, je senti une main m'attraper par le col de ma veste et me propulser en arrière. La force était telle que, quand ma tête frappa le sol, je m'assoma.
Je ne réalisais pas ce qu'il m'arrivait, je pensais être enfin parti de ce monde.. Puis, j'ouvris les yeux. Péniblement, doucement, me demandant une force surhumaine, mais j'arriva enfin à les ouvrir. Ma vue était trouble mais je réussi quand même à distinguer le visage de mon sauveur, où plutot devrai-je dire, de ma sauveuse.